Cracher sur la pile de cadeaux aurait pu être considéré comme un acte d'une valeur inestimable lorsque cela était fait par un Louvelle, mais il paraissait que c'était peu diplomatique. Aussi il avait opté pour quelque chose de plus "classique".
Prenant la direction de l'endroit où l'on dépose les présents pour les jeunes espousaillés -après tout il était libre de faire ce qu'il veut-, Maximilien déposa donc avec soin ses propres objets, à l'attention des deux gens qui s'étaient dès lors passés les anneaux aux doigts.
Voyons ...
Pour l'Angevin de Couesmes, deux-trois bouteilles d'un excellent cru de Jarnac. -claquant des doigts, ses deux acolytes déposèrent les bouteilles- Je saurais gager que moins de cinq gorgées de ce succulent breuvage sauront lui faire oublier les misères de ce monde -surtout lorsque l'on est marié-.
Yeux vers le ciel, doigts au menton, puis il leva l'index pour signaler quelque chose d'important, après une réflexion intense.
Pour la Bretonne Dénéré, une fiole d'un excellent liquide distillée, qui saura rendre agréable l'odeur d'une jeune épouse. Parait-il, que cet hedychrum est un puissant aphrodisiaque. -claquant des doigts une deuxième fois, la fiole fut déposée avec le reste- Je ne saurais me porter garant de ces histoires de sorcières, mais je ne fais que raconter ce que l'on m'en a compté.
Les bouteilles de vin, provenaient bel et bien de Jarnac. Soutirées au Baron -malade-.
Quand au 'parfum', il avait été acheté chez un commerçant miséreux pour un prix assez satisfaisant pour les moyens que mettait le Louvelle à disposition pour des cadeaux de mariages.
Avec moi, vous deux !
Troisième claquement de doigts, il virevolta pour faire le tour de la salle, suivit des deux énergumènes.
Sa cape flottant en cadence avec ses enjambées , il espérait faire quelques rencontres, quitte à déclencher une bagarre pour s'amuser.